vendredi 9 août 2013

Le Tour de France 2013, Avranches, Thierry Olive et Noël Jamet : inoubliable!!!

Enfin je suis en vacances et je vais pouvoir m'occuper de mon blog officiel, délaissé depuis des mois.
Que voulez-vous, les journées ne font que 24 heures et avec tous les mandats que j'occupe à temps partiel (mairie, communauté de communes et assemblée nationale) mais payés quoisiment à temps plein je ne sais plus où donner de la tête.
On voit le résultat sur le terrain avec tous les dossiers qui prennent du retard (vidéoprotection ou vidéosurveillance à Avranches, terrain de camping à Vains, ...) ou géré de manière chaotique (déchets ménagers, ....)
Alors vous comprenez le blog ne fait pas partie de mes priorités. Malheureusement.
Pourtant il y aurait tant de choses à dire de mon activité politique. Mais chaque chose en son temps.

L'article du jour sera consacré au Tour de France qui a fait étape à Avranches mercredi 10 juillet 2013, il y a presque un mois jour pour jour.
Un moment historique pour la ville.
Les avranchinais(es) ne sont pas prêts d'oublier le contre-la-montre individuel entre Avranches et le Mont-Saint-Michel.
Le spectacle a duré toute la journée, il était gratuit, il faisait beau et la ville a été le temps d'une journée mondialement connue dans le sud Manche.


Comme vous savez le cyclisme, comme aurait dit le regretté journaliste et chroniqueur du tiercé Léon Zitrone, c'est mon "Dada".
Quand à l'âge bête, je me suis rendu compte que je ne serai jamais un champion de vélo à l'image de Richard Virenque ou de Lance Armstrong, j'ai changé de braquet et me suis dit «Gwenaouel tu vas faire de la politique» ... mais à l'ancienne.
Celle qui a fait de tout temps ses preuves, à savoir un mix de populisme, d'opportunisme et de clientélisme ... avec un zeste de cyclisme. Cette politique porte un nom : le Houetisme.

Car je n'ai jamais oublié les courses de vélo surtout depuis que je suis entré en politique.
Ce que vous donnez au cyclisme, il vous le rend au centuple.
Le sud Manche, comme j'aime à le rebâcher à tout bout de champ, est une «terre de cyclisme».
On ne compte plus les courses de vélo le dimanche même dans les villages les plus reculés du mortainais, c'est pour dire.
Alors quand on me voit, le dépouté de la circo, sur la ligne de départ ou sur le podium à l'arrivée ça fait le gars qui s'intéresse.
Et ça, ça plaît aux gens de la campagne et des bourgs.
Et quand il y a des élections, c'est tout bénéf! 
Eh oui dans le sud Manche les gens votent plus sur ma présence à ces manifestations sportives et mes idées bien réacs, que sur mon absentéisme chronique à l'Assemblée Nationale, mes tergiversations sur les dossiers locaux perdus (THT, barrages sur la Sélune, ...) (lire ce blog).
Les cons! mais je vais pas m'en plaindre.

Comme vous le savez en mars 2014, il y aura les élections municipales. Je remettrais mon mandat de maire en jeu.
Mais vous me connaissez, je vais faire durer un peu le suspens. «Irais-je», «n'irais-je pas» ma décision n'est pas encore prise.
Il y a la future loi sur le cumul des mandat en cours de discussion au Parlement qui ne s'appliquera pas avant 2017, blabla, ...
Il faut être crétin pour croire que je ne serais pas sur ma liste.

Donc avec les élections qui se profilent dans quelques mois et vue ma côte d'amour qui plonge comme celle de l'argus pour mon ancienne Laguna, il fallait réagir.
Le dossier des déchets sur Avranches et sur le territoire de la communauté de communes dont je suis président passe mal auprès du grand public et fait l'objet de nombreuses polémiques.
«Politique politicienne» je clame haut et fort dès qu'on ose me critiquer. Du grand classique quand on est en responsabilité.

Quoi de mieux pour calmer les esprits et redorer son blason que de faire venir le mythique Tour de France à l'occasion de son centième anniversaire, même si avec toutes les affaires de dopage passées et à venir, on ne saura jamais si le classement final sera définitif ...
Mais qu'importe la manifestation est populaire, et cadre bien avec ma devise qui a fait ses preuves, je le rappelle pour ceux qui auraient oublié : «populisme, opportunisme et cyclisme».

Pour obtenir une étape à Avranches du Tour de France, j'ai du faire du lobbying comme pas possible.
Les avranchinais doivent savoir que j'ai le bras long pour les affaires majeures intéressant le cyclisme ou la pétanque.
Mais un peu court pour des questions mineures concernant la ligne THT ou les barrages sur la Sélune, ...
On ne peut être bon et avoir ses entrées partout!

L'étape Tour de France à Avranches acquis, il a fallu expliquer aux avranchinais la chance d'accueillir d'une telle épreuve pour la ville, ses habitants et commerçants et naturellement minimiser les inconvénients.
Pour cela j'ai un argumentaire communiqué par je ne sais plus par qui (je crois par ASO, la société organisatrice de l'évènement).
La ville va être mise en lumière par 560 médias dont 100 chaînes de TV à travers la planète, regardée par des centaines de millions de téléspectateurs.
Cette médiatisation va faire venir du monde dans la ville le jour de l'épreuve et après.
J'ai annoncé que près de 30.000 spectateurs devraient converger à Avranches la journée du 10 juillet, comme j'ai prédit en son temps une fréquentation annuelle de 50.000 visiteurs (j'en ris encore) pour le Scriptorial, le musée des manuscrits du Mont-Saint-Michel. Il en reçoit péniblement 30.000 ...

Il faut se rendre à l'évidence que mes chiffres, comme d'habitude, étaient gonflés.
La rue de la Constitution était par endroit clairsemée notamment en remontant vers la place Patton.
Et puis autant de spectateurs en ville (soit plus de 4 fois la population de la cité) auraient eu des incidences au niveau de la consommation dans les bars et restaurants.
Cela n'a pas semblé être le cas d'après les tauliers. «C'était un jour à peine plus fort qu'un mercredi normal» disent-ils.
Ils ne sont jamais contents comme les autres commerçants qui ont baissé le rideau et perdu un jour de chiffre d'affaires.

En fin bonimenteur, je leur ai déclaré que les retombées vont se faire dans les jours et semaines à venir.
Entre-nous si le Tour de France générait des effets commerciaux ça se saurait.
Croyez vous que les téléspectateurs une fois le Tour de France terminée vont visiter les villes «étapes».
Il faut être un peu naïf pour le croire.
Promettre des retombées touristiques c'est du pipeau, mais ça marche à tous les coups.

En tout cas j'ai mis les moyens pour que la fête soit belle.
Les employés municipaux depuis des semaines ont été sur la brèche.
Ne me demandez pas combien cela a coûté à la ville et donc aux contribuables, je ne vous répondrais pas.
Le montant serait «indécent», pour reprendre une expression de la marionnette Nicolas Sarkozy aux Guignols de l'info sur Canal+.

Je vais encore devoir supporter les remarques déplacées de certains, style :
«vous ne comptez pas la dépense et l'utilisation de personnel de la ville pour le Tour de France mais vous refusez de mettre à disposition quelques agents de la ville pour monter un chapiteau pour une manifestation caritative (le Téléthon) obligeant cette dernière à trouver une autre ville d'accueil».
Je réponds : chacun sa priorité et puis je suis le maire je fais ce que je veux.

Encore que.
Aujourd'hui, chacun peut admirer sur la façade de l'Hôtel de Ville les deux panneaux géants représentant chacun un maillot jaune avec la mention «Avranches aime le Tour» style «I love New-York» avec le petit coeur de couleur verte.
C'est beau, non?
A l'origine je souhaitais le projet suivant :

Cette simulation convaincante a été réalisée par une société de communication.
Elle n'a pas eu le succès escompté auprès de mes proches.
Mes fidèles adjoints Brigitte, André dit Dédé et Bruno, toujours prêts à me signer des attestations de complaisance, ne l'ont pas apprécié. Mais pas du tout.
«Gwenaouel t'aurais pas les chevilles qui enflent?», «tu ne serais pas devenu mégalo?», «t'as fumé de la beuh?» ou «t'as mal aux cheveux» plaisantent-ils, poursuivant «d'accord le Tour de France à Avranches c'est grâce à toi mais quand même ...».
Le projet est mort-né. Dommage car il avait de l'allure.

Je dois maintenant péniblement évoquer la séquence qui a fait bondir une minorité de personnes soit-disant «bien pensantes» et qui de ce fait a gâché ma belle fête.
Au lendemain de l'étape on ne parlait que de cela en ville : pas du nom du vainqueur de l'étape dont personne ne se rappelle mais de la présence de deux stars locales en direct sur un plateau télévisé. 

Il s'agit vous l'avez deviné de Thierry Olive découvert dans le réalité-show «l'Amour est dans le pré» sur M6 et de Noël Jamet, multiple champion du monde du cri du cochon.
Les deux personnages étaient les invités de l'émission «Village départ» de France 3 retransmise devant l'Hôtel de ville.
Certaines personnes ont été scandalisées, choquées de voir la prestation pathétique des deux clowns à Avranches, que cela donnait une image grotesque de la ville et de la région, et j'en passe et des meilleures.
«Les Grands mots!» je dis.
Il faut savoir relativiser. J'ai vu des extraits vidéo de l'émission sur le blog avranches (dés)informations (dont je vous déconseille par ailleurs d'aller visiter).

La vidéo la voilà : 




Personnellement j'ai trouvé cela plutôt drôle, à l'image du public qui applaudissait à tout rompre.
Mais cela je me suis bien gardé de le dire ou de le faire savoir dans la presse.
Nombreux sont ceux et celles qui se sont plaint par téléphone, par courriel en mairie, il y en a même qui ont écrit à France 3 ou à la presse locale (1) scandalisés par le choix des invités. 
Comme je dis souvent des empêcheurs de tourner en rond : «il y en a qui n'ont pas grand chose à faire».   

Face à la polémique naissante il a fallu réagir. J'ai dit aux journalistes locaux (cf. Ouest France du 13 juillet) dixit «la ville n'a pas été consultée. C'est France Télévision qui s'est chargée de trouver les invités».
Bon il est vrai que les médias locaux avaient annoncé la présence de Thierry Olive quelques jours plutôt (lire ici).
En qualité de maire (et de dépouté de surcroît), soucieux de l'intérêt et de l'image de la ville, j'aurais pu exiger de France 3 de trouver d'autres invités plus valorisant pour la ville et la région.
Je ne l'ai pas fait. Je trouvais que la venue des deux invités de marque étaient en accord avec la manifestation et à l'esprit populiste que je veux marquer sur la ville. 


Il est vrai que le sud Manche regorge des personnalités qui auraient pu mériter d'être sur le plateau de France 3. Je pense entre-autre à Jean Dauvin, autre champion du monde mais d'accordéon.
D'autres m'ont suggéré après coup d'autres noms tels les érudits locaux François Saint-James guide-conférencier au Mont-Saint-Michel ou son compère David Nicolas historien avranchinais. «Ils auraient représenté chacun les communes départ et arrivée de l'étape» argumentent-ils. 


Sauf que le dernier, David Nicolas ou David Nicolas-Méry comme il aime à se dénommer, je ne le porte pas trop dans mon estime.
Je le connais bien, il a travaillé pour moi, à la ville d'Avranches au service du patrimoine.
Je le soupçonne fortement de ne pas avoir les mêmes idées que moi.
Et quand j'ai quelqu'un en grippe, c'est plus fort que moi, je vais tout faire pour le nuire.
Justement je viens de retrouver récemment une lettre de l'intéressé (lire ici) empilée sous un tas de courrier.
Agent territorial du patrimoine et reçu au concours d'«assistant qualifié de conservation du patrimoine», il me demandait de le nommer sur un poste vacant en rapport avec l'intitulé du concours, ce qui lui permettait de d'évoluer d'un poste de catégorie C à B, plus rémunérateur.
Qu'est-ce qui s'est passé à votre avis. J'ai fait le mort. Je n'ai pas répondu à sa lettre (comme aux précédentes) et donc n'ai pas fait droit à sa demande.
Ainsi il a perdu ainsi le bénéfice de son concours.
Il ne faut pas dramatiser, il est encore jeune, des concours il en repasseras d'autres. 

Au final il a trouvé un autre poste à Granville. Bon débarras. Je ne vais pas le regretter.
Même s'il parait que le poste à Avranches est toujours à pourvoir ... 


Je disais dans la presse locale  (cf. OF 13 juillet) que le Tour de France générera pour Avranches «des retombées en terme de communication». On peut en douter.
Tout ce que les médias ont retenu ce sont les prestations des deux vedettes. A l'exemple du Midi libre dont un article titre : «il imite le cri du cochon devant Arielle Dombasle, estomaquée !» ou du Nouvel Obs / Rue 89 - «j'ai regardé Village départ l'apéro beauf de France Télé».

Je ne suis pas inquiet des suites de cette séquence pour mon avenir et pour les municipales.
Car comme pour le reste les avranchinais ont la mémoire courte.
Dans quelques semaines ou quelques mois, ils auront tout oublié.

Mes électeurs et électrices avranchinais je vous aime et vous donne rendez-vous en mars prochain ...   
 




renvoi : (1) extrait de la Manche-Libre, édition Avranches datée du 20 juillet 2013 :
[...] Mais le vrai point noir est venu de l'émission de France Télévision "Village d'étape" diffusé entre 13 et 14h. «C'est une honte, on va nous prendre pour des ploucs, les bretons vont se moquer de nous, moi je change ma plaque d'immatriculation!» s'égosille un avranchinais outré par les invités choisis par France Télévision pour illustrer Avranches : le champion de France du cri du cochon et Thierry Olive de l'amour est dans le pré! Les habitants sont nombreux à avoir fait part de leur mécontentement. «Mais qui a choisi de les inviter? Nous avons plein de personnalités ici qui auraient pu représenter notre région!» déclarent les avranchinais. Un habitant de Lolif, Alain Marie dit Liot nous a écrit à ce sujet. «Il (Thierry Olive) a donné une image grotesque des gens de notre région. Mais le comble est arrivé avec un autre représentant du monde agricole imitant le cochon. Si encore il s'était borné à imiter tout simplement le cri sans son accoutrement ça aurait pu passer, mais non il a imité une truie mettant bas. A ce moment là mon épouse s'est caché les yeux avec la main, tellement elle a eu honte.» Et à Arielle Dombasle d'enfoncer le clou en direct. «Je suis ravi de découvrir la France profonde ...» 
guénhael huet député maire Avranches