lundi 3 octobre 2016

législatives 2017 - Thomas Collardeau à l'assaut de mon mandat de député du sud Manche

Bordel, mais qu'est ce qu'ils ont tous à vouloir prendre ma place?
Il faut que je leur rappelle les règles du jeu et la jurisprudence "Jozeau" (Marigné).
Cette jurisprudence dispose qu'un élu du soud Manche conserve ses mandats électifs tant qu'il n'en a pas décidé autrement.

C'est ce que m'on a expliqué à l'époque que j'étais assistant parlementaire de René André, enfin si j'ai tout bien tout compris.

Déjà que je n'ai pas digéré de perdre ma mairie d'Avranches aux dernières élections municipales en mars 2014.
J'étais dépouté-maire sortant et je me fais virer comme un malpropre par David Nicolas, un ancien employé de la ville et candidat pour la première fois à une élection.
La droite fait une razzia aux municipales et moi UMP/Les Républicains je perds ma ville face à bleu en politique. C'est un peu la honte, non?

J'ai compris la leçon.
Pour les législatives des 11 et 18 juin 2017, je vais blinder ma campagne. A droite toute. 
Pour satisfaire l'électorat bien réac du soud Manche, je vais mettre l'accent sur la sécurité qui est comme chacun sait la première des libertés, sur l'invasion des réfugiés musulmans à Avranches source de délinquance et risque de terrorisme, ... et naturellement sur le maintien des barrages sur la Sélune.

Depuis quelques mois, je suis par monts et par vaux à rencontrer les élus et le bon peuple.
Je leur dis ce qu'ils veulent entendre, comme cela ils sont contents. Et moi aussi.
Tout se passait bien quand j'ai eu écho avant l'été qu'un granvillais, catalogué divers droite, tâtait le terrain pour se présenter aux législatives l'année prochaine.
J'ai pas attendu longtemps pour savoir qui était ce type à vouloir prendre mon mandat de dépouté.
Il s'agit de Thomas Collardeau, un obscur avocat de Granville (photo du gars à droite).
Pour reprendre une expression de Brigitte Hayère, mon ancienne adjointe à la ville, devenue culte (l'expression, non Brigitte) : « il y en a qui n'ont pas grand chose à faire! » (lire  la vidéo ici).
Pour être sincère, ça a quoisiment gâché mes vacances estivales à Locmariaquer, d'où je suis originaire.
Là dans le Morbihan, j'ai prié et allumé régulièrement des cierges à l'église Notre-Dame pour qu'il abandonne cette sinistre idée.
Car je sens le danger avec ce Collardeau : il pourrait bien me faire perdre les législatives.

A la rentrée le gars a déclaré qu'il y allait. Courant septembre, il a organisé un point-presse à Avranches annonçant officiellement sa candidature. Zut, crotte!
J'ai lu ses propos dans la presse locale et sur le blog avranches (dés)informations - que je déconseille de visiter.
«La politique ne doit pas être un métier» qu'il dit. Il parle de moi naturellement.
Mais il faut bien vivre! Elu national c'est un bon job. Tu touches le pactole, tu voyages à l'oeil au frais du contribuable, tu perçois à la retraite une pension royale à faire mourir les retraités agricoles qui perçoivent le minimum vieillesse, ... et tu bénéficies d'au minimum de 130.000€ de réserve parlementaire pour arroser les associations et les communes des copains. Pas belle la vie?
Et puis si je n'ai plus de mandat qu'est-ce que je vais devenir? Retourner au ministère de l'agriculture d'où je viens? Y a-t-il encore de la place après tous les postes supprimés par la loi que j'ai votée sous Sarkozy?

«J'aime le territoire, j'aime les gens, blablabla» rajoute l'avocaillon.
Moi aussi que j'aime le soud Manche. Je me suis même fait floquer cet été un super T-shirt collector «I  Soud Manche » sur un stand lors d'un fest-noz près de Carnac.
Et moi aussi j'aime les gens. Enfin presque tous. Tous ceux qui ont les mêmes idées que moi et ne me contredisent pas. Les autres je les détestent. C'est comme cela.
Avec moi, il n'y a pas deux poids et deux mesures, les gens sont avec moi ou contre moi. C'est clair ou il faut faire un dessin?

Toujours l'autre, il dit qu'il faut aider l'agriculture en crise, qu'il connaît bien le milieu rural car ses beaux parents sont paysans.
Moi aussi je connais bien les cul-terreux, j'ai dû les supporter à tout bout'champ depuis que je suis dépouté. 
Jamais contents à vrai dire.
C'est vrai que la politique productiviste et néolibérale menée par la droite et la FNSEA conduit le monde agricole à sa perte.
D'accord j'ai voté des lois dans ce sens, à l'exemple de la loi de modernisation de l'économie (LME) en 2009 (lire ici). Mais qui ne fait pas d'erreur?

Je n'ai jamais rien fait de bon pour les paysans, mis à part causer et promettre. «Les promesses n'engagent que ceux qui y croient» n'est-ce pas?
Le problème est qu'ils finissent par comprendre. Car ils ont beau ne pas avoir un doctorat en droit comme moi, ils sont pas tous cons.
Ainsi, ils ne m'aiment pas trop et ils me le rendent bien. A l'exemple des nombreux tags ou la pendaison d'une bête crevée à ma permanence parlementaire à Avranches opérée par la Coordination rurale il y a quelques mois (lire ici).

Je le dis à tous ceux que je rencontre, ce Collardeau il m'agace à venir empiéter sur mes plates bandes un an avant les élections, en plus accompagné et soutenu par des élus du territoire (cf. extrait Ouest-France 27-09-2016 en bas du billet).
Il ne pouvait pas attendre l'année prochaine comme comme les autres pour se déclarer candidat et faire campagne?
Je vais devoir surveiller de près ce challenger, il a l'air d'avoir les dents longues à rayer le parquet.

En attendant il faut que je peaufine ma candidature pour mon investiture, même si cela ne sera qu'une formalité puisque je suis le dépouté sortant.
J'ai donné carte blanche à Tonio, mon assistant parlementaire pour me rédiger cela.
Ca va l'occuper et puis moi j'ai d'autres chats à fouetter. 
Car en plus d'être dépouté, je suis président de la communauté de communes Avranches Mont-Saint-Michel qui va être absorbée au 1er janvier 2017 dans une nouvelle intercommunalité taille XXL, puisque le territoire va recouvrir tout le soud Manche à l'exception de Granville et Villedieu.

Je me tâte pour me présenter à la présidence de cette nouvelle structure dénommée Mont-Saint-Michel Normandie, sachant que si je suis élu je devrais abandonner fin mars 2017 l'un des deux mandats dépouté ou président de l'intercommunalité en raison de la loi sur la limitation des cumuls des mandats.

Vous me croyez capable de me porter candidat pour cette présidence pour - au cas où je serais élu - céder le fauteuil 3 mois plus tard. A votre avis?

A très bientôt sur le blog mes ami(e)s et n'hésitez pas à me suivre sur facebookgoogle+ et twitter ou à me laisser vos commentaires sous ce billet.


votre fidèle Gwénaouel


Ouest-France, mardi 27 septembre 2016
Législatives : des candidats sortent du bois (extrait)


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